samedi 30 octobre 2010

F.

Il était tellement mince qu'on pouvait se demander comment il a pu refermer un cœur aussi gros.

Soleil

...

A lancer les pierres
Ils ont troué la nuit


...

Balai

...

Les bonnes sont des couronnes
Manquées
Exilons-les


...

Etienne Damien sur evene.fr

Ecrivain libanais d'expression française
Né à Honolulu le 12 sepembre 1979
Décédé à l'Ile de la Connexion le 16 juin 2010


" Un poète c'est quelqu'un dont l'âme déborde du corps. "


Biographie d'Etienne Damien :

Penseur et écrivain libanais d'expression française, principalement connu pour ses statuts tantôt subversifs tantôt débiles. Il est l'inventeur du célèbre concept du "bout de viande". Il est aussi le fondateur du courant poétique post-moderne très en vogue à partir de 2007, la Pop Metaphorik. En 2009, Bâillimard publie son oeuvre la plus connue : "Je décapsule une bière", un recueil de trois milles statuts
facebookiens, fruit de huit ans de désœuvrement et de flirt avec le vide. Sujet à la dépression, il tente de mettre fin à ses jours en écrivant par une nuit sans lune : "au revoir". C'est son ami, l'illustre poète Guillaume Libsig, qui l'en empêchera en répondant trois secondes plus tard : "toi tu ne vas pas bien, arrête-moi ça tout de suite.» Mais malheureusement il n’échappera pas à sa deuxième tentative survenue suite à une altercation avec une certaine Raquel Sv, sous l’un de ses statuts- la jeune femme le taxait de misogynie, lui qui était connu pour être l’ami des femmes ( 85 % de ses contacts facebookiens étaient féminins. )


Les anecdotes sur Etienne Damien :

Autobiographique :
C'est lors de ses nombreuses nuits de saoulerie avec sa première compagne, Marianna Giotta, que l'écrivain, alors qu'il était en train de décapsuler son énième bière de la soirée, que l'idée du titre de son illustre recueil lui vint à l'esprit. "Je décapsule une bière", malgré l'indiscutable qualité de son contenu, sera élu comme le titre le plus débile de ce siècle.

Equitation :
Amoureux des chevaux, Damien pratiqua l'équitation dès son plus tendre âge, passion qu'il sera d'ailleurs amené à délaisser suite à une blessure sérieuse au niveau de la cage thoracique provoquée par la ruade de son cheval de l'époque, Vachié.

Heureux au jeu, malheureux en amour :
Etienne Damien fut aussi connu pour son amour du jeu du saute-mouton. Son ami Jocelyn Lachance, adepte du jeu aussi, affirmera qu'en
1999 l'écrivain avait failli intégrer le livre Guinness des records pour avoir effectué 3591 sauts d'affilée. "C'était énorme, impertinent comme il l'était, il avait pu rassembler quelque 4000 personnes de sa ville natale pour les chevaucher dans la grande place." Cependant, Damien mourra dans la plus grande solitude après avoir eu cinq épouses!


Les messages [ des membres ] :

Message de REVE1570 à Etienne Damien :
Oui, je puis l'affirmer aujourd'hui, Monsieur Damien : vous êtes un poète et un grand. Vous avez apporté de la lumière dans mes nuits noires avec vos histoires teintées de votre humour et finesse d'esprit... dommage que vous soyez parti tôt... merci infiniment...

Message de DEPORPOR à Etienne Damien :
Chaque jour je me dis que vous devez être le plus tendre des êtres, malgré votre causticité et votre verve mordante... Ah que j'aurais aimé mordre comme vous MONSIEUR Damien... Merci.

Ses citations :

Il y a des montagnes d'amour desquelles on descend à cheval alors qu'on les avait escaladées bec et ongles.

Un maronite c'est un bout de viande dont la marque c'est son nom de famille.

Ecrire c'est vouloir se remémorer ce qu'on a voulu écrire.

Se réveiller c'est s'enfoncer dans le rêve.

En somme, notre devoir, notre mission sur terre, c'est de trouver une occupation à la hauteur de la mort. Dans ce
sens, nombreux sont ceux qui ne sont pas dignes de mourir.

Un poète c'est quelqu'un dont l'âme déborde du corps.

Une maronite c'est un bout de viande qui, au fond, est plus machiste qu'un maronite.

Les filles tombent comme les feuilles d'automne quand on n'est pas très solaire.

Si les écrivains se soucient peu des choses de la vieillesse c'est parce qu'ils sont nés vieux.

Honnêtement arrive un moment où les filles trentenaires encore célibataires et vierges de surcroît devraient songer sérieusement à s'aggriper à la première bite venue- une sorte de radeau qui les sortirait de leur pétrin existentiel. Le hic c'est que plus ces dernières avancent dans l'âge plus elles voient un yacht à la place du radeau.

Se coucher de bonne heure c'est ajourner ses angoisses au lendemain.

Un maronite c'est un bout de viande qui déclenche des jeux d'artifice dans une salle fermée et quand cette salle flambe et il est sauf il remercie la Vierge Marie pour l'avoir sauvé. Connard de maronite.

La vie n'est ni belle ni moche. C'est ou bien elle est plate ou bien elle est jouissive.

Mendiant et pas physionomiste pour un sou.

Vos trente ans, quand vous êtes célibataire, sont un perchoir où votre mère n'a pas fini de lancer ses cocorico nuptiaux.

La datte est un cafard dont les pattes ont été coupées pour vol en Arabie Saoudite.

Surtout ne vous suicidez jamais pour attirer l'attention, vous ne pourrez jamais vérifier.

Vient toujours un moment dans notre morne vie où l'on se souhaite la mort rien que pour un peu de changement.

Nos photos d'enfance sont des petits miroirs où la Mort se faisait belle, déjà, pour le dernier bal.

Il y a des gens qui, pour éviter de regarder à droite, regardent, maladroitement, à gauche.

Demander au Hezbollah de remettre ses armes c'est demander à un clown de faire son numéro sans le nez rouge.

Le bonheur c'est quand vous cessez de considérer la vie comme un droit.

La science marche, l’art saute.

Un nationaliste c'est quelqu'un qui ne parle qu'une seule langue.

Les hommes ne maturent jamais, c'est juste qu'avec l'âge leur tête devient plus volumineuse.

Le sentiment amoureux n'est rien que la solitude qui, fatiguée par son propre relâchement, soudain se fait belle.

En prenant de l'âge ce n'est pas de la faute qu'on est fatigué mais de sa répétition. On voudrait juste répéter les choses qui nous font du bien.

Dieu est un vaccin pour les âmes prudentes et un médicament pour les plus sceptiques.

La routine n'est pas seulement une chose de la vie, elle vous accompagne jusqu'à votre tombe : il faut avoir un goût assez prononcé pour l'immobilité et la répétition pour se laisser manger continuellement et constamment par les asticots.

Il arrive que l'amour soit un malentendu entre deux personnes qui croient tout entendre.

S'il y a des laids qui font leur difficile en matière d'amour c'est juste qu'ils nourrissent l'espoir de devenir, un jour, plus gracieux.

Une maronite c'est un bout de viande qui prie son mari- bout de viande aussi- de lui acheter une grosse 4x4 car la route jusqu'au supermarché du coin, la seule qu'elle empruntera de toute sa vie de viande, est "particulièrement dangereuse".

Pendant la première partie de notre vie on s'échine à nous débarrasser des travers de nos parents; la seconde moitié, alors qu'on a échoué dans cette entreprise, on se surprend à cultiver les nôtres propres.

Un maronite c'est un bout de viande qui porte une "flanelle" et, s'il a eu l'occasion de voyager, vous jure que l'Occident regorge de salopes qui raffolent de bruns basanés.

Une maronite c'est un bout de viande refait.

La laideur n'a pas de nationalité.

Un maronite c'est un bout de viande qui lèche une chatte orthodoxe les week-end et les jours fériés.

Une maronite c'est un bout de viande qui vous affirme, désinvolte, que l'Histoire a connu trois guerres mondiales tout en ajustant ses Ray Ban Aviator.

L'homme vertueux n'a aucun mérite puisqu'il est dépourvu d'imagination.

Une maronite c'est un bout de viande qui rêve d'une vie de princesse mais finit souvent avec un valet de parking.

Parfois vous avez l'impression de voir votre coeur assis à vos côtés sur le sofa tellement il vous est devenu étranger.

Les bonnes sont des couronnes manquées.

Un maronite c'est un bout de viande dans une Infinity qui fonce vers Annaya pour manger un autre bout de viande.

Enterrez-vous de votre vivant et que la femme soit votre cercueil.

Les hommes ne sont rien que l'effort d'imagination des femmes, et vice versa.

On n'a vingt ans qu'à trente.

Nos photos d'enfance sont des petits miroirs où la Mort se faisait belle, déjà, pour le dernier bal.

Quand on dit "les hommes sont ci" et "les femmes sont ça" c'est, il faut le préciser, des belles femmes et des hommes virils qu'on parle. Les laides et les faiblards ne sont ni ci ni ça. Ils ne sont rien.

Souvent, face à l'indifférence de ses semblables, l'homme finit par prendre un chat. Malheureusement et en même temps on ne peut pas dire que cette bête soit particulièrement attentionnée. La vie est décidément chienne.

Vis pour toi et meurs pour les autres.

Les hommes, comme les animaux, ont une queue. Regrets que ça s'appelle.

Il n'y a rien, absolument rien, de plus profondément tragique, pénétrant, beau, poétique, cocasse, jouissif, émouvant, cruel et fantastique qu'une jolie paire de seins blancs sous la veste d'un tailleur noir.

Heureux celui qui a été aimé par sa mère. Celui-là il peut tout oser, tout réussir.
On pense parfois à la Mort comme on se rappelerait, avec affolement, d'un rendez-vous qu'on vient de manquer.

Si vous voulez juger de l'importance d'une personne, de sa présence, de son charisme, vous n'avez qu'à imaginer ses obsèques.

Les mots m'intéressent bien plus que les gens. Normal : bavards comme ils sont, complètement sous l'emprise du mot. Des pantins verbaux et verbeux voilà ce qu'ils sont, les gens.

Cette nuit, dans un état de demi-sommeil, j'ai eu la sensation de gratter le coude de mon bras dénué de toute chair. J'ai alors pensé à Ahiram, roi de Byblos; au noir et au vide dans lesquels il devait être plongé. Soudain, un sentiment de révolte intense me prit à la gorge : "assez perdu de temps, la vie est trop courte. Ce matin des mortels partout.

Chaque orgasme, tel un coup de rame, nous éloigne doucement de cette île qu'on appelle l'enfance pour nous rapprocher un peu plus de l'île de la mort.

Ne fréquentez que les prostituées : il n'y a qu'avec elles que l'amour est à la fois palpable, sans compromis et, curieusement, désintéressé; dans un sens : possible.

Les gens ne nous manquent jamais dans leur intégralité. C'est plutôt une partie de leur corps, une expression, un geste- souvent furtif, une attitude que nous aimons à retrouver. Mieux : au moment des retrouvailles l'on est bien souvent déçu pour avoir à revivre leurs travers que, consciemment ou inconsciemment, on a tâché d’oublier. C’est dans ce sens que le souvenir relève d'un fétichisme affectif.

Ne partagez jamais vos sentiments et intentions intimes à tout bout de champ : ces choses-là ne sont pas à mettre entre les mains de n'importe qui. Restez cynique jusqu'à preuve du contraire.

Les rumeurs c'est comme un soutien-gorge : on ne sait jamais vraiment ce qu'ils revêtent.

Il faut s'attendre aux odeurs fétides quand on a décidé de creuser.

Posséder un chat, un chien, quand on s'y attache jusqu'à la maladie, reste la seule garantie d'un amour inconditionnel, de la caresse arbitraire, et, peut-être, l'expression d'un profond désir de viol.

Ne dites jamais aux jeunes filles stupides qu'elles vous plaisent : d'une part elles vont le croire et d'une autre elles tiendront à vous prouver que vous ne les méritez pas. Aux jeunes filles stupides il ne faut rien dire.

Quand je suis seul je suis dépressif, incosolable, obsédé, irritable, névrosé, triste, instable, autodestructeur. Quand je suis avec les autres, c'est vrai, tout cela disparaît mais, sérieusement, vous rendez-vous compte de tout ce qu'on perd en étant avec les autres?

Il est quand même curieux de savoir qu'on peut être "mignon" que l'on soit homme, chat ou porte-clé.

Faut pas en vouloir aux "salauds" : si c'est souvent eux qui mettent fin à l'aventure amoureuse c'est qu'ils en ont pleinement le droit puisque c'est bien eux qui ont créé, provoqué, cette aventure. Le salaud est un créateur : il bénéficie de tous les droits, celui de détruire inclus.

M.

...

Son coeur s'est échappé
Muselé

...

samedi 23 octobre 2010

Claire ou l’Interrègne ou la Recherche acharnée de l’analogie

« La routine n'est pas seulement une chose de la vie, elle vous accompagne jusqu'à votre tombe : il faut avoir un goût assez prononcé pour l'immobilité et la répétition pour se laisser grignoter continuellement et constamment par les asticots. »


[Entrée textuelle en fanfare] L’aube se tord de douleur intestinale ! « Normal quand on a ingurgité une quantité considérable d’amour encore frétillant » a dit le docteur hier. « Ne vous souciez point, vous êtes en pleine interrègne, cela passera »…
Claire, ma mignonne, je ne te l’avais jamais dit : si tes yeux sont un ciel gris, ton nez, imprécis, vaporeux, s’apparente aux nuages. [Analogie en douceur] Il pleut sur la tombe d’Ahiram. [Anecdotique] Cette nuit, dans un état de demi-sommeil, j'ai eu la sensation de gratter le coude de mon bras soudain dénué de toute chair. J'ai alors pensé au roi de Byblos; au noir et au vide dans lesquels il devait être plongé. Un sentiment de révolte intense me prit alors à la gorge : « assez perdu de temps, la vie est trop courte. ». Trop courte, tu parles ; tout ce que je fais de glorieux c’est donner à manger aux chats. Je me sens ridicule. Un jour, je le sens, à force de me frotter à ces bêtes, je finirai chat. En tout cas, c’est fou comment les gamelles s’envolent et la nourriture reste, quand même. [Sentiment de culpabilité] Elle ne veut rien dire, je sais, mais je la trouve jolie, cette phrase. [Facilité légitime] Jolie comme un cœur enrubanné. Non, sérieux, que n’avons-nous pas fait pour tomber amoureux aussi bas ? [Rupture] Savais-tu que nos idées ont la teneur de nos cheveux ? [Analogie barbare] A présent, je suis une chauve-souris qui, à travers une meurtrière, voit le monde à l’envers. Regarde ! Regarde au loin, là-bas, vois-tu ? Entends-tu ? « On descend de la montagne à cheval ! On descend de la montagne à cheval ! » Cette même montagne qu’on avait escaladée bec et ongles. [Analogie abstruse mais intelligente] Parole de maréchal-ferrant, tes orteils réguliers, logiques, militaires, ont su intégrer les rangs de mon cœur insoumis. Juste rappelle-toi : les filles qui portent des sandales meurent prématurément et il n’y a que les garçons qui pleurent vraiment.
Ce matin, des mortels partout.